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La rivière Allier offre à l'homme de nombreuses richesses naturelles. Celui-ci l'a d'ailleurs bien compris dans l'organisation du territoire et les plus importantes villes du bassin versant de l'Allier (Brioude, Issoire, Clermont-Ferrand, Vichy, Moulins) se situent au bord de la rivière ou à proximité. Mais l'évolution récente de la société tournée vers les besoins à court terme de l'homme n'a pas tenu compte de l'équilibre de la rivière et n'a pas mesuré les conséquences pour les générations futures.

UN AXE STRUCTURANT POUR LA REGION AUVERGNE
L'Allier, encore plus que d'autres rivières, est depuis la nuit des temps un axe de communication et de déplacement essentiel en Auvergne. Le commerce par batellerie a probablement commencé bien avant les Celtes. Cette activité batelière a décliné avec l'avènement du chemin de fer à la fin du XIXème. Aujourd'hui, la principale ligne SNCF régionale suit toujours le cours de la rivière Allier; ainsi que d'importants axes routiers.

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L'ALLIER, SOURCE D'EAU POTABLE
La nappe alluviale de l'Allier constitue un immense réservoir d'eau globalement de bonne qualité. Elle constitue donc une excellente ressource en eau potable aujourd'hui largement exploitée. L'Allier et sa nappe alimentent ainsi en eau potable respectivement 40 et 70 % des populations des départements du Puy-de-Dôme et de l'Allier. Le prélèvement total pour la consommation humaine dans la nappe alluviale de l'Allier est d'environ 2,5 m3/s. La qualité de la nappe permet par exemple à l'eau d'être directement consommable sur les captages de Brioude ou de Clermont-Ferrand, où une simple chloration est appliquée à l'eau pour éviter son altération dans les canalisations. Plus en aval, la situation est bien différente puisque certains captages dépassent régulièrement les concentrations autorisées en Nitrates. A la consommation humaine, il faut aussi ajouter les nombreux pompages pour les activités industrielles et agricoles dont certaines sont très gourmandes en eau.

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LES ZONES HUMIDES : DES INFRASTRUCTURES NATURELLES
Par leur rôle de filtre, les zones humides riveraines rendent de nombreux services pour la préservation de la ressource en eau, et ceci sans rien coûter à la collectivité. Différents travaux de scientifiques et de bureaux d'études commencent à chiffrer ce gain économique que jouent les zones humides fonctionnelles.

UNE EVOLUTION AGRICOLE AU DEPENS DE L'ALLIER
Dans un passé encore récent jusque dans les années 1950, les rives de l'Allier étaient principalement occupées par des pâtures pour le bétail. Les agriculteurs conduisaient alors leur troupeau en fonction des caprices de la rivière, le reculant avec l'érosion et le retirant lors des crues. Quelques parcelles cultivées en céréales complétaient le paysage riverain. Dans les années 1960, la mécanisation de l'agriculture et les remembrements ont entraîné une intensification des productions. Puis l'irrigation agricole s'est considérablement développée pour atteindre plus de 20 000 ha irrigués aujourd'hui essentiellement pour le maïs. Cette évolution des pratiques agricoles a eu des conséquences directes majeures au fil du temps : disparition de milieux naturels, dégradation de la qualité des eaux de la nappe et de la rivière, diminution des débits en période estivale,… Ces pratiques étant devenues incompatibles avec les aléas de l'Allier, elles ont de plus entraîné de nombreux aménagements (enrochements de berges pour protéger les cultures, construction de barrages pour l'irrigation,…). 
Les pâturages extensifs sont aujourd'hui devenus rares et les aides agri-environnementales actuelles permettent difficilement de les maintenir. Il convient de retrouver un équilibre dans les activités agricoles, base d'un développement durable.

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LES ALLUVIONS : UNE RICHESSE NATURELLE SUREXPLOITEE
Les alluvions de la plaine alluviale constituent en eux-mêmes une autre ressource naturelle et économique très importante du val d'Allier. La consommation de granulats (sables et graviers) pour les routes et les constructions s'est envolée avec le développement économique de la seconde moitié du XXe siècle. Des millions de m3 ont ainsi été extraits, d'abord du lit de la rivière, puis de la plaine alluviale. On estime que l'exploitation de ces matériaux sur l'axe Loire Allier en un siècle correspond aux apports des cours d'eau sur 300 à 400 ans. Les conséquences de cette activité d'extraction ont été et restent catastrophiques. C'est pourquoi en 1981, les extractions ont été interdites dans le lit mineur de la rivière. L'exploitation de granulats s'est alors déplacée dans la plaine alluviale, avec là encore de lourdes conséquences. A terme, l'extraction devrait être interdite dans l'emprise de la nappe alluviale de l'Allier.

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Partenaires financiers du programme Loire nature en Auvergne

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