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À L’ÉCHELLE DU BASSIN VERSANT
Dans le Haut-Allier où les pentes peuvent dépasser 1 % et les roches affleurent, l'Allier subit le relief et la tendance est au chargement en sédiments provenant des versants et à leur transport. Au fur et à mesure que la pente s’assagit et la vallée s’élargit, l’Allier dépose une partie de ses matériaux. Arrivé dans la plaine alluviale du Brivadois, où les berges sablo-graveleuses sont facilement érodables, l’Allier impose alors sa dynamique fluviale par le jeu des méandres.

LA DYNAMIQUE FLUVIALE

De l'énergie à dissiper :
L'écoulement de l'eau selon la pente de la vallée confère au cours d'eau une certaine énergie que celui-ci va dissiper par l'érosion et le transport de sédiments. Le flux d’une rivière se compose donc du débit liquide et du débit solide, correspondant aux matériaux transportés.

A la recherche de l'équilibre dynamique :
Ces deux débits varient dans le temps et l’espace, à une échelle et dans des proportions très variables, depuis la période climatique de plusieurs millénaires jusqu'à l'orage de quelques heures. Ils s'ajustent ainsi perpétuellement par le jeu de l’érosion et de la sédimentation (dépôt des matériaux) afin d’établir un équilibre dynamique. Ce jeu de processus, qui modèle la morphologie du cours d'eau et le paysage, constitue la dynamique fluviale.

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L'ALLIER, RIVIERE SAUVAGE
Avec les affluents qui viennent accroître sa puissance, l'Allier présente vers l'aval une dynamique fluviale de plus en plus intense. Lorsqu'il ne se heurte pas à des enrochements, l'Allier serpente ainsi au fil des sinuosités, le recoupement de l'une entraînant la naissance d'une autre. Ce va-et-vient imprévisible de l'Allier accentué par des déplacements brutaux du lit lors des crues en font une rivière sauvage et redoutée de ses riverains.

Les tracés anciens du cours d'eau témoignent de cette dynamique très intense. La surface érodée par l'Allier sur 220 km de parcours de plaine a été évaluée à 420 ha sur 12 ans, soit un taux moyen d'érosion de plus de 1 500 m²/an/km de rivière (EPTEAU, 1998). C'est trois fois supérieur au taux d'érosion mesuré sur la Loire entre Villerest et Nevers ! Sur l'un des secteurs les plus dynamiques de l'Allier (carte ci-contre), l'érosion générée par un seul méandre a été évaluée sur 4 ans à 2,9 ha, soit un recul moyen de la rive de 58 mètres (CEPA, 2004).

Globalement, l'Allier présente un style fluvial sinueux et non méandriforme car ses sinuosités restent peu prononcées. Ce style de l'Allier, autrefois en tresse avec des chenaux multiples, va probablement encore évoluer…

UNE DYNAMIQUE AUX BIENFAITS MULTIPLES
La dynamique fluviale constitue le moteur du fonctionnement écologique de l'Allier : alors que des milieux anciens sont engloutis par la rivière sous l'effet de l'érosion, des milieux vierges surgissent ailleurs telle une régénération. En renouvelant régulièrement les alluvions dans lesquels la nappe alluviale est filtrée, la dynamique fluviale est également nécessaire pour garantir à terme une ressource en eau satisfaisante en quantité et qualité.

Evolution du tracé de l'Allier à Châtel-de-Neuvre entre 1884 et 1998 (CEPA)

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